II/ 1a) La perception bistable, le début d’une illusion

Une image peut être ambiguë et nous pouvons alors l’interpréter de différentes façons si on la fixe assez longtemps. Ainsi, lorsque nous remarquons les deux interprétations, notre perception est capable de passer de l’une à l’autre sans difficultés, mais en aucun cas capable de voir les deux à la fois. Une des théories pouvant rendre compte de ce phénomène de bistabilité visuelle nous vient des années 1940, d'un psychologue allemand nommé Wolfgang Köhler. Cette théorie propose que si notre perception est capable d’alterner les différentes interprétations, c’est parce que le réseau de neurones responsable de la perception « se fatigue » et laisse place à un autre réseau de neurones, responsable de la perception de la deuxième interprétation... Et ainsi de suite jusqu'à ce que l'on arrête de regarder la figure. Les neurones permettent en réalité de faire circuler des informations de l'environnement à l'organisme. Cependant, notre perception alterne les deux figures parce que nous focalisons notre attention sur la découverte de l'autre interprétation. En effet, savoir que plusieurs interprétations existent, influent notre perception à chercher cette autre interprétation, ce qui arrive dans les tests psychologiques. L'étude des figures ambiguës nous montre que notre système visuel peut interpréter de plusieurs façons le monde qui nous entoure, et passer spontanément d'une interprétation à une autre. La perception visuelle est donc un processus interprétatif. Ainsi, chaque personne ne verra pas nécessairement en premier la même chose que quelqu'un d'autre.

Ici, nous pouvons interpréter cette image comme la carte du monde, ou comme un coq. Nous ne pouvons voir que difficilement ces deux interprétations en même temps.

Le même phénomène se produit pour les illustrations si dessous

De face... ou de profil ?

Canard ou lapin ?

Vase de Rubin : voyez vous un vase, ou deux personnes de profil ?